Review ultime PERSONA 5 ROYAL

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WORLDMAP

INTRODUCTION

Bienvenue dans l’article qui va nous plonger au cœur de ce chef d’œuvre du jeu vidéo japonais le fantastique Persona 5 Royal.
Le 31 mars 2020, cloîtré dans mon atelier  je lance la galette dans ma playstation  , et bien oui, a partir de maintenant la terre pourrait bien disparaître, pour moi il n’existera plus que le monde de Persona.
et voila 10 jours plus tard et 150 heures de jeu dans la besace j’avais  platiné Persona 5 et j’étais bouleversé. Hahaha, tant de pleurs, tant d’émotions. Cette expérience vidéo ludique m’avait durablement marqué. Il était temps d’exorciser mon traumatisme post persona dans une ultime vidéo récapitulative qui résumerait tout ce qui a bien pu passer à travers ma tête pendant les mois qui ont suivi la fin du jeu.Un sentiment qui a dominé cette période ? Une confiance extrême dans ce qui rend la vie plus belle et plus digne, et le ardent désir d’explorer le monde pour revivre des expériences aussi intenses.
Je voulais donc revenir en détail sur le système de jeu, l’histoire, les personnages, d’analyser la structure globale et les relations complexes entre ses différents éléments puis enfin les réflexions qui ont hanté ma petite cervelle suite à la conclusion du jeu.

Persona The Royal est un RPG Japonais, l’exploration et le combat y ont une très grosse part mais l’accent est surtout mis sur l’histoire ainsi que le développement de la destinées d’ une multitude de personnages représentant l’ ensemble des archétypes rencontrés en société.
Le jeu bascule entre la vie dans un Tokyo contemporain et le Métaverse sorte de monde parallèle symbolisant l’univers intérieurs d adulte malveillant ou des lycéens inoffensif dans la vie réel rétablissent la justice de l autre coté du miroir à l’aide de leur persona, sorte de double mystique  émanant de la force du cœur de son possesseur.

Le principe de base est qu’on incarne un protagoniste silencieux, nom de code JOKER, simple lycéen de son état. L’accroche est simple: ce sont les jeunes contre les adultes. Celui-ci fait face à tout un tas d’adultes bien pourris qui lui veulent souvent du mal. En découvrant le pouvoir de pénétrer dans leur monde cognitif que l’on appelle Palais, il crée un groupe d’adolescents partageant ce pouvoir sous le nom de Voleur fantômes. Ceux-ci ont pour but de voler le trésor intérieur de chaque Palais représentant le désir perverti de la personne pour l’obliger à se repentir de ses crimes. Le jeu balance entre la mise à sac de ces palais des phases dans la vie réelle où l’on doit préparer ces sorties, augmenter ses compétences sociales pour gagner la confiance de nouveaux collaborateurs, et surtout… se conformer à certaines contraintes sociales comme aller à l’école tous les jours.

Un gameplay c’ est aussi une certaine vision du monde. La priorité dans Persona c’est de savoir comment passer son temps dans la vie réelle de façon significative et constructive pour se battre et se désenchaîner d’un destin cruel. 
On suit Joker dans son calendrier scolaire on ne peut plus chargé pour décider méticuleusement comment il va gérer son temps libre au-delà de ses cours obligatoires au lycée. Chaque action consomme généralement une unité de temps, que ce soit la fin d’après midi ou la soirée avant d’aller dormir. 
Il faut donc calculer ce qui est le plus utile selon les opportunités entre passer du temps avec ses confidents ou augmenter ses stats sociales. Améliorer ses relations avec ses confidents apportent automatiquement différentes compétences bénéfiques pour les phases de combat. Aborder certaines situations pour aider ses confidents nécessitent un certains niveau de compétence que ce soit la gentillesse, savoir, courage, maîtrise ou de charme, hors ces stats sociales ne peuvent être améliorées qu’en s’appliquant à des activités en villes  entre lire, faire des pti boulots, aller à la salle de gym ou inviter ses amis à boire un coup.
L’accès à la chambre de velours peut se faire avant l’entrée d’un donjon et permet la gestion des Persona. Les persona sont un peu comme des Pokémon qu’on récupère tout au long du jeu et l’on peut les fusionner pour en créer de nouveaux, les sacrifier pour renforcer les compétences d’ un autre ou les transformer en équipement surpuissant.

NARRATION

Ce qui fait le succès d’un bon scénario c’est le subtil équilibre entre le développement lent et tentaculaire de la trame générale qui permet au spectateur de se sentir investi, et les petits évènements du quotidien pour qu’il prenne le temps de s’intéresser aux moindres détail du monde qu’on essaye de mettre en place.
Si on suit la courbe de cette fameuse tension narrative tout au long du jeu, on remarque comment les créateurs savent faire monter la sauce et accumuler les attentes du joueurs avant de lui donner le climax qu’il attend comme un bon fight de boss ou de le surprendre en surenchérissant sur les enjeux de l’histoire, voir de complètement le prendre à contre pied.
Je répertorie au niveau de la courbe les apparitions de chaque personnage ou plutôt ses moments forts. Très souvent un personnage entre dans le collimateur des voleurs fantômes plusieurs heures après qu’il soit introduit dans le jeu à travers d’événements anodins.  Ce sont les enchevêtrements des mini segments narratif qui convergent toujours vers un apogé bien plus tard qui font que l’ histoire de Persona semble construite de manière organique.
Le jeu commence très fort avec l’arrestation de Joker. La détention du héros devient le point focal de l’histoire et tous les événements vont converger vers le dénouement de l’interrogation. Les palais sont graduellement introduits pour familiariser le joueur avec le système des Persona et du metaverse. Chaque personnage qui entre dans le groupe des voleurs fantôme a droit à un arc qui construit son histoire et culmine sur l’affrontement d’un boss qui marque la résolution de l’ éveil de son sentiment de rébellion face à la société. Une fois que chaque membre est introduit au joueur, le dernier à entrer dans la team est Akechi.

Joker est coffré et Akechi se révèle être le vrai coupable. L’énorme Twist du jeu est la scène ou Akechi abat Joker d’une balle dans la tête à l’issue de la scène d’interrogatoire que l’on suit depuis le début du jeu, trahissant toutes les attentes du joueur.
Tout se rejoint autour de l’arc de Shido qui se révèle non seulement le cerveau derrière Akechi mais la personne à l’origine de la condamnation injuste de Joker qui a déclenché l’ensemble des événements du jeu. 

LE final qui est censé clore l’intrigue autour de Joker et des crise de frénésie à travers le pays n’offre pas de conclusion satisfaisante, tant la société autour des protagonistes continue de nier la justice que les voleurs fantômes ont voulu défendre. Je pense que le choc auprès du joueur est vraiment phénoménal car les enjeux jusqu’alors semblent être soudainement et arbitrairement annulés à cause de ce que les créateurs veulent mettre en avant, l’apathie des gens dans leur ensemble.

Le troisième semestre introduit dans L’édition Royale se concentre sur un tout nouveau  type de méchant. Maruki qui est pendant tout le jeu, le seul adulte qui soit un allié pour notre groupe d’ado, devient l’antagoniste du groupe quand il tente de fabriquer un paradis artificiel pour le peuple qu’il tente de sauver à sa manière. Le trio Joker Kasumi Akechi est le centre d’attention, le détenu originel, le traître et de la fille qui s’oppose idéologiquement aux voleurs fantômes. Jusqu’alors on faisait face à des adultes pourris et corrompus, et égoïstes, et soudainement le dernier arc nous met en face d’un adulte bienveillant mais à la fois totalitaire car il veut imposer sa vision d’un monde idéal où plus personne n’aurait à souffrir. C’est un contre pied vraiment bien trouvé et qui exacerbe l’ émotion lors des au revoirs.

PERSONNAGES

Le moteur de l’histoire, c’est avant tout des bons personnages. Le monde fictif de Persona grouille de vie, et au premier abord chaque personnage semble refléter un certain archétype, un certain cliché. Mais plus on passe du temps avec eux, plus les masques s’effritent et la complexité du personnage se révèle, des blessures cachées refont surface, et il revient au joueur de les aider à surmonter ces obstacles pour aller de l’avant.

La force du jeu vidéo est que chaque élément de gameplay comme les négociation avec les ombres, les gunfight est associé à un confident. Symboliquement, chaque confident est associé à une carte de tarot divinatoire comme l’amour, la justice ou la mort suggérant ainsi le secret qui se cache derrière son masque social.

Depuis la chambre de velours, plusieurs intervenants remplissent les fonctions de soutien au héros.

Igor considère son prisonnier favori comme celui qui va se rebeller contre l’autorité divine, le Trickster. Il sait que le héro est la clé de l’histoire qui est en train de se dérouler sous ses yeux.Les jumelles de la chambre de velours : Ce sont les deux furies qui s’occupent de la réhabilitation du héro et de le guider dans son périple, elles sont responsables de la gestion des persona, en contrepartie Il les fait visiter le monde réel lors d’excursions hilarantes.  

Sojiro est le tuteur légal de Joker et agit comme un père de substitution. Une relation très étroite se noue très progressivement avec Joker passant de la méfiance pour le délinquant qu’il a accepté de surveiller par charité à un fils voir un ami intime qu’il protégera bec et ongle de la police.

Mishima est un des premiers alliés des voleurs fantôme et s’occupe du forum en ligne pour récolter les requêtes et informations sur les cibles des héros. Personnalité en retrait et longtemps considéré comme un zéro, son soutien aux voleurs fantômes n’est pas sans arrière-pensées. Ce personnage timide est extrêmement touchant quand il balance entre soutien indéfectible ou désir de surfer sur la popularité des héros pour devenir lui-même quelqu’un.

Takemi est la doctoresse mal famée qui procure au héros divers types de médicaments pour combattre dans la métaverse. Elle a la réputation d’avoir commis une bavure médicale très grave qui a entraîné la mort d’un de ses patients lors d’essais cliniques. On apprend avec elle les dessous des tensions politiques entre les différentes pontes des services hospitaliers.

Kawakami est une prof au sein de la Shujin Academy mais aussi complice de Joker quand celui-ci découvre qu’elle a une seconde vie très douteuse dès la nuit tombée du fait de sa situation financière exécrable. On réalise à quel point des métiers clés au développement de la jeunesse sont très peu considérés.

Hifumi est la joueuse pro de shogi qui enseigne à Joker l’art de la stratégie. Celle-ci subit de pleins fouet les ambitions que sa mère a portées sur elle en la poussant sous les spots de la célébrité. En cherchant à gagner en popularité en tant que star du monde du shogi, elle perd de vue sa passion première, son amour pour le jeu lui-même.

Iwai est le dealer d’armes qui équipe Joker dans ses escapades nocturnes. Pour lui cet ado n’est un gamin à qui il fait faire des pti boulots a la limite de la légalité.

Ohya est la journaliste, toujours prompte à lever le coude, elle utilise Joker pour récupérer des info sur les activités des voleurs fantômes et continuer en douce des enquêtes sur des hommes politiques corrompus. Son arc raconte comment les autorités arrivent à camoufler des scandales en faisant pression sur la précarité des petits pigistes et les empêcher d’investiguer en profondeur en les poussant à produire de petits reportages sensationnalistes.

Shinya est un p’tit collégien qui  inculque à Joker la maîtrise d’ un jeu vidéo de tir, augmentant ainsi ses compétences au gunfight dans le metaverse. Son histoire se concentre sur la condition des mères célibataires et comment il est ostracisé à l’école pour sa situation.

Chihaya est la diseuse de bonne aventure qui confère plusieurs types de sorts mystérieux et bénéfiques au groupe lors de leurs sorties dans le metaverse. Sa vision fataliste comme quoi le destin des cartes ne peut être changé est progressivement diminuée quand elle prend conscience du rôle de la volonté dans le cours des choses.

Yoshida est un ancien Politicien qui n’avait pas conscience de ses responsabilités et qui sort d’une situation controversée de détournement de fonds 20 ans plus tôt. Surnommé le bon à rien, il essaye de racheter son image pour l’intérêt de tous. Il navigue entre les alliances foireuses avec des gens du pouvoir pour finalement être élu pour ses convictions personnelles plutôt que celles d’un autre plus influent.

Sae est la personne d’autorité qui tient entre ses mains la vie de Joker. Elle suit l’histoire à travers la déposition de joker qu’elle recueille pour découvrir la vérité. Elle finit par laisser de côté ses ambitions de réformer le système de l’intérieur pour rester près des gens en devenant avocate.

NOS HEROS

Maintenant ce qui m’a vraiment touché c’est sont les personnages principaux. C’est une collection de marginaux et d’éclopés de la vie. Il y a une vraie richesse dans les caractères proposés qui sont intelligemment distribués à travers le casting si bien que différents aspects de sa propre personnalité peuvent se refléter dans plusieurs personnages. Du coup on s’attache sincèrement à eux, on s’intéresse à leur façon d’être, à leurs décisions, leurs objectifs dans la vie et à leur façon de surmonter les épreuves.

Après tout, on peut aussi se poser la question, mais qu’est ce que ça veut dire aller de l’avant ? Dans le jeu de la comédie sociale, gagner en reconnaissance par une bonne position, gagner de l’argent, s’installer dans la vie. Ce sont les réponses directes et convenues  à cette question. Est ce qu’elles sont satisfaisantes au point de procurer un  bonheur durable ? C’est la subtilité qui est que l’on découvre lorsqu’on s’intéresse à chacun des protagonistes du jeu et de leur histoire personnelle.

En préambule, on peut souligner que la nécessité de la complémentarité d’un collectif est superbement mise en scène par le casting du jeu. Chacun y a sa place et il n’y a pas forcément un caractère qui prévaut sur les autres. Certaines situations nécessitent la spontanéité des réactions de Ann et Ryuji, certaines crises requièrent les traits d’esprit de Makoto. Quand un drame plombe l’ambiance du groupe, l’intervention des remarques absurdes de Yusuke et Futaba désamorcent le malaise. Une nouvelle idée survient grâce à la collaboration des qualités des uns et des autres.

Ryuji est le premier allié à s’acoquiner avec Joker. Il est comme lui victime de l’image qu’il renvoie de lui-même, un voyou mal famé et responsable de la dissolution du club d’ athlétisme qui comptait tant pour lui suite à une altercation avec un adulte. Il est l’élément comique, ou le personnage qui pose les questions très terre à terre quand l’intrigue commence à s’emballer. Il doit accepter de confronter les gens avec qui il s’est brouillé et de faire la paix avec eux pour regagner une bonne image pour lui-même et avancer dans ses projets.

Morgana est la mascotte du groupe. On peut dire qu’il a kickstarté la carrière des voleurs fantômes. Il est la voix qui enseigne les rouages du métier au joueur. Passé la période didacticielle, il souffre de son absence de but dans la vie et d’une vraie identité propre. Pourtant il reste très attachant pour la touche humoristique qu’il ajoute à chaque instant de la vie quotidienne bien calé dans le sac du protagoniste.Il finit par accepter son rôle d’épauler et guider Joker au bout de sa quête.

Ann est une étrangère qui vit au Japon. Son apparence singulière et son charme évident attire sur elle tous les regards. Pourtant, tout le monde se méfie, elle est trop différente pour s’intégrer aux autres, ses camarades de classe la jalouse et font circuler des bruits de couloir sur ses soit disants relations avec un certain Kamoshida. Elle s’attache à sa seule véritable amie Shiho qui tentera de se suicider suite aux humiliations faites par le professeur de sport. Cette culpabilité de n’avoir pu aider la seule personne qui compte pour elle la suivra jusqu’au bout mais se transformera aussi en motivation pour poursuivre ses rêves de top modèle et d’actrice pour inspirer son amie alors en convalescence.

Haru est la noble héritière d’une riche famille d’hommes d’affaires. Après la mort de son père qu’elle a indirectement provoquée à cause de ses agissement en tant que voleur fantôme, elle se retrouve avec la responsabilité du business familiale sur ses frêles épaules ce qu’elle n’arrive pas à encaisser tout à fait. Elle éprouve en particulier des difficultés à exprimer ses convictions vis-à-vis de la direction que doit prendre l’entreprise, face aux gens d’autorité, elle qui ne s’est jamais affirmée face à son père. Elle doit réussir dans le désordre de ses émotions, à trouver sa propre conviction, et le courage de confronter ses partenaires commerciaux.

Makoto est l’élève modèle et parfaite qui porte sur ses épaules toutes les attentes de son entourage. En se contentant de faire ce que soeur aînée ou le directeur de l’école lui commandent, en se laissant glisser sur la vie grâce à son intelligence, elle nourrit une sorte de doute qu’elle rate quelque chose. Un sentiment profond et obscur de se faire ordonner comme un petit soldat sans jamais pouvoir formuler d’opposition. Son orgueil finit par prendre le dessus en rejoignant les Voleurs fantomes, et elle se décide à entrer en conflit avec les figures d’autorités qui sont tout autour d’elle et à choisir sa propre voie.

Yusuke est un vrai original. Toujours un peu dans la lune, et à la recherche d’une certaine idée de la beauté figée dans les maîtres de peinture qu’il admire. Suite à la disparition de son ‘sensei’, il souffre d’un blocage artistique et ne sait plus pourquoi il peint. Que signifie pour lui sa vocation ? Que faut-il faire pour vivre de sa passion et faut-il accepter ce deal étrange avec ce galeriste en profitant de l’ impact médiatique de ses rapports avec l’affaire Madarame ? Toutes ces questions nous donnent à voir la complexité qui se pose au personnage. Au-delà de son excentricité, c’est son sens de la droiture et de l’honneur qu’on aime. Il restera fidèle à tout ce que Joker a fait pour le sortir de sa vie de mensonge, et n’hésite pas à s’exprimer de manière dramatique.

Depuis la mort de sa mère qui l’a élevée toute seule, Futaba s’est repliée sur elle-même et s’est enfermée dans sa chambre barricadant porte et fenêtre et refusant tout contact avec l’extérieur. 

Elle est l’archétype de l’enfant surdouée qui a été pointée du doigt à l’école par ses petits camarades pour son étrangeté et qui s’est murée dans une sorte d’autisme ou l’extrême rationalisation des rapports avec les autres agit comme une barrière émotionnelle.

Après avoir été libéré de ce traumatisme quand les Voleurs fantomes ont infiltré son Palais pour lui faire ouvrir les yeux sur la réalité de sa situation, elle réapprend lentement à connecter avec le monde extérieur, à sortir de sa zone de confort avec toute l’espièglerie qui fait son originalité.

Akechi est le rival idéal de Joker. Joker est un Voleur gentleman qui sévit dans l’ombre pour redresser les torts. Akechi est le populaire détective charismatique qui s’épanouit sous les feux de la rampe et qui pourtant commet les pires crimes pour assouvir sa soif de reconnaissance. Ayant souffert de sa condition d’enfant bâtard, il perd sa mère très jeune et est balloté entre différentes familles d’accueil. Il représente malgré ses torts une fierté, une volonté de vivre, de s’en sortir, hors du commun. Il veut se venger et se jouer de la société toute entière et nourrit un ressentiment sans limite pour les gens qu’il veut manipuler. Son talent et son pouvoir d’infiltrer le métaverse, son charisme et son sens de l’honneur font de lui un personnage controversé et populaire tant il balance entre le bien et le mal tout le long de l’histoire.

Kasumi est un personnage pétillant et plein d’énergie et de gaieté, et de bonne volonté.

Elle représente la grâce, et le sens du dépassement. 

Mais tout ça c’est juste qu’une façade et illustre ce que je crois sincèrement que les plus grands sourires cachent aussi les blessures les plus profondes.

La vraie Sumire qui usurpait l’identité de Kasumi se révèle être très peu sûre d’elle-même une fois qu’elle a perdu ses repères et au caractère légèrement sombre et inquiet.

Son monde et ses convictions s’écroulent quand sa sœur Kasumi décède, elle a perdu le ferment même qui la faisait croître, la poussait au travers des obstacles qui se dressaient devant elle, pour s’épanouir.

Sa vie est une quête d’excellence. Excellence veut dire « aller vers le haut ». C’est un mouvement actif, vivant, une progression. En fait, exceller, c’est correspondre le plus parfaitement possible à sa nature. C’est donc ce qui rend heureux !    

LES MECHANTS

Le thème sous-jacent à toutes les confrontations entre joker et les maîtres des palais, c’est l’opposition entre la jeunesse et l’ordre établi.
Chaque génération arrive en pensant renouveler le monde, c’est un mouvement naturel et vital. L’ordre en place s’aggripe à ses valeurs et à sa stabilité, l’accrochage est inévitable.
Comme un mal qui gangrène la société, les adultes pourris dont le cœur est tordu par un désir devenu fou affichent trois caractéristiques bien particulières qui les classent parmi les éléments dégénérés de la communauté : la bêtise, l’égoïsme et l’imposture.

Kamoshida : C’est le prof de sport de la Shujin Academy, médaillé aux olympiade, il est révéré dans toute l’école pour l’aura qu’il apporte à l’établissement.Très imbu de sa personne il se prend pour le roi du château, et abuse très largement de la violence sur ses élèves qu’il regarde de haut et de son autorité pour forcer les filles de se soumettre à ses désirs pervers. Il n’hésite pas à écraser ceux qui lui résistent, et les briser en répandant des rumeurs malsaines à leurs égards. Toutes ces pratiques sont scandaleusement couvertes par le principal de l’école.

Madarame est un artiste raté qui a abandonné toute ambition de devenir un artiste de mérite. Il se livre à des trafic d’influence et un business frauduleux de faux tableaux quand il fait passer pour un créateur modeste vivant dans une bicoque d’amour et d’eau fraîche.
Il manipule le monde des arts et fait jouer de son influence pour dissimuler un business fructueux de faux tableaux. Sa seule priorité est son image publique qu’il vend à toutes les télé du pays, l’argent qu’il amasse sur des œuvres qu’il a plagiées de ses propres disciples, disciple qu’il manipule en les menaçant de les excommunier du monde des arts. Il représente vraiment une triple imposture doublé d’un meurtrier et il a plus, pignon sur rue dans tout le pays.

Kaneshiro est un petit mafieux instrumentalisé par le pouvoir en place. Petite frappe humiliée pendant son enfance, il prend sa revanche sur le monde quand il passe de l’autre côté de la barrière. Il devient le prédateur des faibles lycéens à la recherche d’argent facile en les poussant à faire du trafic de drogue en douce. Une fois l’acte commis, il les contraint par le chantage de lui payer des sommes mirobolantes, les entraînant dans un cercle vicieux de la pègre.

Les sujets introduits dans ce chapitre sont très graves, il me semble que l’on compte quelques millions au Japon même. Le statut des hikikomori, ces personnes repliées sur elles même et n’ayant plus de contact avec le monde extérieur, est plutôt bien exploré et illustré. L’extrême anxiété qui habite ces gens là est un des symptômes des troubles psychiques et des délires qui se passent à l’intérieur de la psyché.Quand la zone de confort devient une prison au lieu d’être un havre de paix, l’obsession de sa préservation de son corps, de son égo devient plus un facteur de stagnation et de régression qui peut alors pousser au suicide.

La chaîne de restauration rapide ciblée par les Voleurs fantomes a un restaurant cosy sur la grande avenue de Shibuya et est un des endroits favoris du protagoniste pour augmenter ses stats de courage. C’est vraiment bien trouvé de découvrir après coup qu’une marque pour laquelle on a un certain attachement, est coupable de tant de délits derrière le manteau quant à la surexploitation de ses employés et autres corruptions politiques pour faire grandir son réseau à l’international.
La mise en scène de la mort de Okumura à la télé pointe aussi du doigt l’industrie du divertissement qui transforme en spectacle des drames humains pour faire monter l’audience.

Sae est une ambitieuse et refuse de rester sur la touche à picorer les miettes. Mais quels sacrifices est elle prête à faire pour monter l’échelle sociale d’une société patriarcale oppressive. Son Palais nous montre qu’elle n’hésite pas à ignorer les règles pour arriver à ses fins. Pour réformer le système de l’intérieur, il faut savoir être pragmatique, falsifier des preuves si cela permet de clore rapidement les affaires. Cette logique cynique se tient et c’est bien pour ça qu’on ne peut pas en vouloir au personnage de Sae coincée entre ses propres valeurs de justice et la nécessité d’attraper le pouvoir pour réussir enfin à décider de son destin.

Shido est la caricature de l’homme assoiffé de pouvoir. Son plan machiavélique consiste à manipuler l’image publique des Voleurs fantomes pour ensuite diriger l’acharnement national sur eux. Le contrôle de masse de l’information constitue le pilier d’un pouvoir despotique.Il y a un terrible contraste entre son discours politique autoritaire pour la nation et la vision intime qu’il a de sa place dans le pays. Il fait partie de la caste de gens qui se sont séparés du petit peuple, son Palais est une arche où il accumule les ressources pour être le seul à survivre une fois que le monde aura sombré.

Le Saint Graal est l’ultime menace, il est tout à fait à l’image du conflit éternel représenté dans la série Persona ou Shin megami tensei. L’ordre contre le Chaos. Le contrôle contre la liberté. L’ordre semble être une valeur positive hors un monde totalement ordonné ne laisse pas de liberté à l’individu de se frayer un chemin dans l’existence. Cette contradiction que l’esprit voudrait évacuer est au cœur du questionnement de Persona 5.

Comment peut-on guérir de cicatrices émotionnelles? Une blessure externe physique est plus facilement diagnosticable par un médecin, alors qu’un traumatisme psychique entraînant des comportements qui diminue l’épanouissement d’un individu n’est pas facilement observable. Que faire contre une injustice qui peut réduire à néant une vie entière d’effort, comment continuer à vivre après avoir tout perdu ?
Ce sont les interrogations que se pose le docteur Maruki. Les réponses à ses questions lui viennent de son Persona qui a le pouvoir de modifier directement la psyché d’un individu puis ensuite de tous les individus quand il obtient l’accès à l’inconscient collectif qui a pris une forme physique dans le mémentos.
Se prenant alors pour le démiurge, il se met en tête de sauver le monde en supprimant toutes les expériences qui peuvent induire de la souffrance chez ses patients. 
Un système qui nous libère de la souffrance, nous invente de nouveaux problèmes plus sournois et invisibles encore. Ce dernier acte nous questionne profondément sur le rôle des sciences dans le progrès, sciences qu’il nous est maintenant interdit de contester, sciences qui nie le facteur humain en nous fabriquant un paradis artificiel.

DES IDEAUX

Le jeu pose de nombreuses questions vraiment passionnantes et complètement d’ actualité. Des questions sociétales sur les dérives d’un système de plus en plus dominateur, des questions même d’ordre existentiel sur le ce qui est digne d’être poursuivi.
Un chef d’ œuvre qui a pour ambition de nous distraire autant que de nous éduquer. Je suis convaincu que c’est le rôle de toute création culturelle que d’allier le plaisir et le savoir.Pourquoi est ce qu’ une œuvre nous touche si fortement ? Surement parce qu’elle nous distrait premièrement, puis parce qu’ au fil du temps elle tisse des liens profonds avec notre propre existence, parce qu’elle n’est pas moralisante et nous donne à voir et expérimenter des choses sous une nouvelle lumière.

Persona and true self

Si l’homme est un animal social, il s’efforce de coordonner sa nature à la vie générale. Une certaine forme de conformation et d’hypocrisie est nécessaire au développement de la vie ensemble, cela est vrai, ce masque que l’on se construit est le persona.Mais à force de se cacher, on peut en venir à se fabriquer un être en total opposition avec sa nature profonde comme on le voit pour chacun des personnages avant qu’il ne rencontre Joker.
Confronté à leur contradiction et forcé à faire face à la vérité, l’acte même d’arracher le masque pour réveiller son persona, son esprit de rébellion est un puissant symbole du changement radical qui s’opère au fond de lui.
Ce combat intérieur est très bien illustré par la matérialisation en Palais de la psyché d’un personnage qui doit descendre profondément en lui et confronter ce qu’il est vraiment et ce qu’il doit faire.  
Ce qui est mis en opposition c’est le confort individualiste de se donner bonne conscience par la mauvaise foi, et le courage d’agir dans le sens de ses convictions en acceptant les conséquences qui s’ensuivent. Un personnage harmonieux  doit dominer ses propres fautes sans en être accablé, comprendre sa propre vie et ses contradictions inhérentes, avoir le courage d’agir et ne pas subir l’injustice sans attendre une récompense autre que la réalisation de soi.

Importance of deepening bonds

J’aime à penser qu’une société n’est qu’un tissu de lien ou de relations entre différents individus, ces liens s’étendent dans l espace, ce sont les amis et la famille, à travers le temps, ils constituent notre histoire et à travers les idées, je parle ici de notre culture.

On peut alors évaluer la vivacité d’un collectif humain par la force et la durabilité de ces liens car ils sont la base même de l’épanouissement du groupe tout entier autant que de chacun de ses membres.

Cette idée est au centre de Persona 5, les liens que l’on tisse au fur et à mesure de l’histoire sont le fondement de la force qui vont sortir Joker de son destin cruel. En s’occupant de ces confidents et en leur prouvant sa valeur, il y a dix rangs à gravir pour atteindre l’ultime serment de sang, dans une scène émotionnelle où le confident fait la promesse de consacrer son énergie à aider Joker dans son combat en temps de crise.

Cette promesse se manifestera lors des différentes fins du jeu où l’on peut voir chaque confident que l’on a rallié à sa cause, mobiliser tous les moyens à sa disposition soit pour exprimer son soutien aux voleurs fantomes quand le pays tout entier se met à douter de leur justice, soit pour rassembler les preuves et les témoignages de soutien quand il faudra prouver l’innocence du protagoniste au moment ou il est incarcéré suite à son témoignage pour faire inculper Shido le politicien véreux qui est derrière toutes les intrigue qui ont gangrené le pays.

Individual VS Society

Dès l’introduction de Persona 5, les voleurs fantômes courent dans l’ombre de la nuit pour se soustraire au regard inquisiteur et pleins d’un jugement réprobateur de la société symbolisé par ces yeux intégrés aux écrans omniprésents. La technologie qui a été créée pour nous faciliter la vie, nous épie et commande notre comportement de tous les jours.
Et si cette société défenseur de la liberté personnelle avait réussi à mettre en place une forme de servitude bien pire que ce que l’on pouvait imaginer car plus insidieuse encore, celle qui a enchaîné notre imagination. En procurant des petits loisirs et des plaisirs à bas coût, en transformant les hommes en machines stupides et satisfaites, passionnés par un travail forcené qui maintient en place le système lui-même.
C’est en tout cas ce que symbolise la prison de la régression qui siège dans les tréfonds du mémentos, l’inconscient collectif.
La lente déchéance des Voleurs fantômes qui a conduit à l’arrestation de Joker a commencé quand les héros se sont focalisés sur le fait de prouver leur existence, de chercher la reconnaissance de l’ opinion publique et d’internet et se sont détournés de leur conviction originelle.
Ce désir de reconnaissance qui les a poussé à la faute est un esclavage et c’est cette prise de conscience progressive dans chacun des protagonistes de se concentrer sur ce qui les détermine véritablement qui va mener les Voleurs fantômes au bout de leur quête.

Ideals VS Reality

Quels sont les idéaux qui valent la peine d’être poursuivis ? Est ce que cela a encore un sens de poursuivre des rêves quand le monde va si mal et quand rien ne pointe vers la Réussite?
Une solution de secours est proposée dans la réalité alternative imaginée par Maruki. Tous les regrets y sont balayés, plus la peine de viser trop haut ni de souffrir inutilement car les vœux de chacun seront exaucés en bonne intelligence et supervisés par une entité bienveillante.
Ce dilemme frappe fort à l’estomac. Peut-on vraiment accepter un deal comme ça ? Assouvir tous ses désirs pour vivre pleinement sa vie, être heureux, tout ça semble aller dans l’air du temps. 
Et pourtant un doute subsiste en tout cas dans l’esprit de chacun des personnages pour qui il existe une réalisation un peu plus haute de la vie. Rejeter l’ambition de réaliser ses plus hautes aspirations peut être alors considéré comme trahir l’idée qu’on a de ce qu’est la dignité d’un être humain.
Pour Makoto il s’agit de ne pas décevoir ce pour quoi son père s’est battu avant de mourir dans l’exercice de ses fonctions, pour Sumire c’est de réaliser son rêve et celle de sa soeur décédée de mobiliser tout son énergie pour atteindre les sommets du monde de la gymnastique même au risque d’échouer, pour Yusuke c’est rendre hommage à travers son art aux précieux sentiments que lui ont témoignées ses amis.

Believe in your justice

Doit on considérer la vie comme une lutte permanente ?

Pour ceux qui se voilent la face et militent pour une existence docile et pacifiste, les créateurs alertent sur ce qui peut arriver quand on se dédouane de la responsabilité de prendre des décisions et qu’on la met dans les mains de gens pas si bienveillants que ça.
Le danger est mis en image de manière originale dans Persona est quand un pouvoir autoritaire est capable de prendre le contrôle de l’inconscient collectif pour le court circuiter et y implémenter ses propres règles.
Et quand la foule s’oppose aux convictions des protagonistes, quelle justification, quelle arme peut on brandir pour défendre leurs intérêts ? Cette foi dans le protagoniste principal et les valeurs qu’il défend est très souvent ébranlée : Le baromètre de soutien de l’opinion publique pour l’action des voleur fantôme est régulièrement affiché comme pour montrer l’impact d’un système un peu trop voyeuriste, plus interactif encore,  il est toujours possible pour le joueur de bifurquer de l’histoire en choisissant de se rallier au camp soit du dieu maléfique symbolisé par le saint graal, soit de Maruki pour préserver la réalité qu’il a imaginé  déclenchant ainsi, les mauvaises fins.

Qui a raison ? Joker ou la majorité du peuple ?La réponse se trouve en nous néanmoins, dans les liens qu’on a forgés, avec les confidents, avec ses modèles de vie justement, qui nous relient à ce que Joker appelle, ‘sa justice’, quelque chose de vague mais surement assez proche de ce qu’on connaît communément comme la raison universelle.

Despicable side of existence

La vertu, les passions, l’exaltation de l’âme, tous ces mots sentent maintenant le formol et c’est sans doute à raison. La méfiance règne car les imposteurs pullulent dans la société, les mots eux même sont comme des imposteurs qui dissimulent l’intention véritable de son interlocuteur .

L’homme est un animal primaire et égoïste, sans aucun doute. Il est coupable de duplicité car sa fonction première et de persister dans l’existence, je l’entends très bien.
Si l’on s’arrêtait à ce genre de remarque, la vie serait à se flinguer. Pour qui a un peu d’imagination et de culture, il est possible de surenchérir sur cette réalité pleine de désespoir, l’homme est aussi capable de susciter quelque chose de joyeux, des actes nobles et sublimes qui vous passionnent. Je peux tout simplement mettre le jeu Persona dans cette catégorie.
Ce jeu m’a fait prendre conscience que ce que l’on considère de ce qui relève de la noblesse de cœur est toujours accompagné d’un pendant un peu minable de la condition humaine, d’une certaine laideur qu’il faut savoir aussi regarder en face. Pour résumer simplement, la volonté humaine est très liée aux intérêts narcissiques, sans forcément en être réduite à ça. 

Le glamour des sacrifices des uns n’est pratiquement jamais sans une arrière-pensée.   
Ryuji aide ses coéquipier du club d’athlétisme car il veut être admiré par ses camarades, Sumire veut être estimée par la personne qui tiendrait le rôle de grande soeur ou guide morale et utilise ce sentiment pour exceller dans son sport, Makoto s’appuie sur son orgueil pour ne pas baisser les bras dans sa lutte contre le système ou le monde entier.

TAKE YOUR TIME

Quel est ce message qui revient fréquemment à l’écran au cours du jeu ?Je pense qu’il s’agit d’un diagnostic sur nos sociétés trop pressées et superficielles. Si il y a une perte de l’enthousiasme général pour aller de l’avant, c’est que les choses vont trop vite, parce qu’internet n’a pas de mémoire, parce que le temps et ne dure plus, tout est maintenant instable et délibérément provisoire.Prendre son temps, de jouer de réfléchir et de comprendre, de profiter…

La richesse d’une œuvre peut aussi être mesurée comme la manière dont elle communique avec d’ autres œuvres comme pour indiquer autant des pistes d’approfondissement ou des filiations de l’esprit.

Tout d abord l ensemble des idées développées autour des persona vient de théorie de psychologie de Carl Jung. Le persona est la personnalité derrière laquelle un individu se cache pour se couler dans un rôle prédéfini par la société. C’est le masque de l’acteur et le Retirer équivaudrait à révéler sa vraie nature.Ce que l’on appelle shadow est la partie réprimée de sa personnalité que l’on aurait alors mal intégrée. Faire la paix avec cette partie correspondrait à compléter son être.
Les archétypes de personnalité sont représentés par les cartes de tarot divinatoire. Ces cartes sont des éléments récurrents de la série et sont distribuées aux même types de personnages à travers la série de Persona. Chaque confident est associé à un archétype, une tendance humaine à utiliser les mêmes codes qui structurent sa psyché. Le soleil resplendit par son éloquence, l’Hermite reste terré dans son trou, l’amoureux est une séductrice
L’inconscient collectif prend aussi un rôle primordiale en prenant la forme du mémentos, sorte de donjon labyrinthique et protéiforme qui a la noirceur des métro de Tokyo et qui s’enfonce profondément sous terre.
Le principe d’actualisation fait référence à la capacité d’un être à atteindre sa forme la plus parfaite et correspond au pouvoir qu’utilise Maruki pour créer la réalité ‘parfaite’ en exauçant les vœux des gens.
Il existe au moins deux cent persona, à rassembler dans son compendium, et chaque persona représente une entité mythologique. On voit là le soin apporté par les créateurs pour donner une cohérence entre les pouvoirs magiques des persona que l’on utilise en combat, le lore que l’on peut consulter à leur sujet, et leur place dans la famille de monstre associé à un arcane du tarot. Juste un exemple, un des persona de plus haut rang de l’arcane de la papesse qui symbolise l’intuition et le savoir est Sarasvati qui est la déesse du savoir dans la mythologie hindou. ce qui ajoute au côté spirituel à la quête de persona. 

Le modèle de base du jeu Persona sont les RPG japonais dont il reprend les codes et les animés japonais dont on peut trouver les clins d’œil en abondance tout au long du jeu. On ne peut s’empêcher de penser aux stands de Jojo pour les persona eux même comme un double de sa personnalité qui confère des pouvoir magiques à chacun des protagonistes.On peut retrouver la très longue liste des références quelque part sur le net !

Mon cœur a été dérobé par Persona, mon esprit a été captif de toutes ces réflexions que je me faisais sur le jeu, sur ce qu’il fallait faire à partir de maintenant, dans la solitude, sans soutien. Mais J’ai pu arriver au terme de ma réhabilitation  en finissant ce projet gargantuesque, avec en prime quelques éléments de réponses 🙂   
Je crois profondément au tragique de l’ existence. La vie est cruelle et d’une difficulté sans bornes, mais il reste encore des choses qui valent la peine de se donner du mal à aller de l’avant.
Je ne veux simplement pas l’oublier, je ne veux pas que le système me vole mon temps, et avec ça le dernier souffle d’espoir. C’est pour ça que je me suis appliquée à monter cette vidéo, pour garder ces bons souvenirs bien au chaud et me motiver pour  les nouveaux projets !