Dessiner, galérer, se vautrer, dessiner. J’étais arrivé comme au bout d’un cycle. Des fanzines auto-édités, des jeux vidéo auto-produits, une chaîne youtube abandonnée. J’étais proche maintenant de faire éditer Dreamtime Travellers par une grosse maison ! RDV 2023 pour les premiers tomes ! A côté de ça, pleins de projets fleurissent ça et là, une présence plus fréquente dans les conventions d’anime et manga dans toute l’Europe pour 2022, une toute nouvelle collection de posters et l’ambition de repousser les limites du dessin. Et après tout, c’est bien ça qu’il y a dans la tête d’un dessinateur, et qu’il tente par tous les moyens d’appliquer sur le papier, du merveilleux, du jamais vu, le monde que l’on connaît tous, mais rallumé par une imagination débridée. Un joli dessin, un choc visuel, une histoire qui te prend aux tripes, la vraie passion se manifeste un peu partout là où on l’attend ou non.
Il y a un peu de cela derrière chaque worldmap basé sur un univers qui nous est familier mais complètement synthétisé en un gigantesque poster. Calqué sur la même ambition, mon manga à paraître courant de l’année 2023 dans tous les rayons des bonnes Fnac de France et de Navarre narre l’épopée de trois personnages qui parcourent un monde désolé autrefois animé par la magie, par un enchantement venu du Dreamtime, le monde des rêves. Ces rêves justement ont été dévoyés, les idéaux ont été enterrés, et nos héros vont tenter de réenchanter ce monde, d’y raviver la flamme en collectant des fragments de rêves disséminés dans les anciens parchemins dispersés sur le continent.
Imaginez un croisement entre Final Fantasy, Escaflowne et Tezuka. Je travaille dur pour me placer dans ce sillage. Je recommence mes planches une fois, deux ou trois si cette énergie n’était pas présente entre les lignes. Et c’est dur. Mais le jeu en vaut la chandelle ! Il faut de l’éclat, mais aussi de l’épaisseur pour qu’une œuvre imprime durablement son spectateur. Il faut une bonne main, rompue aux drills du dessin et un esprit bien nourri pour faire monter le blanc en neige. Mais quel bonheur que de réaliser ses projets ! Et les projets ne manquent pas.
Les gens se plaignent d’avoir sacrifié leur temps au confinement. Pas de surprises, un dessinateur se délecte de ce temps en retrait. Il dessine plus encore, il lit, il consolide les bases de ses futures œuvres. Enfin, il cravache sévère mais se réjouit aussi que le cours du monde revienne à la normale ! Les difficultés abondent de toute part en ces temps troubles, mais tant que l’on reste jeune de cœur, rien ni personne ne pourra nous empêcher de concrétiser nos rêves, ça, c’est certains !