Jojolion, manga de génie

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Is that a Jojo reference

Combien de fois ai- je entendu cela sans en comprendre la pertinence ?

J’ai connu Jojo’s bizarre Adventure depuis tout petit quand je regardais pantois les OAV sanglants de 93… Je ne me suis jamais vraiment replongé dans ce manga gros d’une centaine de volumes et vieux de plus de 30 ans déjà !

J’ai récemment dévoré la saison 8 Jojolion qui a démarré en 2011 et je considère qu’il est pour moi l’un des tout meilleurs manga que j’ai lu depuis des années.

Très loin de l’objet de consommation, tu le lis tu le jettes, on se plaît à revenir sur un volume et en relire les petits détails qu’on aurait manqué lors de notre première lecture, à se replonger dans cet état d’esprit loufoque à la Jojo qui exagère tout, qui réinvente tout.

Se plonger dans du Jojo, c’est entrer dans un monde d’imagination d’une liberté absolue, tout est permis et rien n’est off limit ! On va de surprise en émerveillement tant Araki tel un gamin mal luné pousse le bouchon vraiment loin dans sa logique tordue.

Jojo, c’est un bain de jouvence pour l’esprit. L’autorisation de délirer sur n’importe quelle situation et de la transformer en combat de stands…

C’est quoi un stand ? C’est la manifestation de son psychisme en superpouvoir… Bref c’est la liberté d’interagir avec la réalité à sa convenance selon son caractère profond. Untel est capable de se mouvoir à la vitesse de la lumière, ou d’ utiliser une force surhumaine, bon… et si on changeait de paradigme ? plutôt que de monter en puissance comme n’importe quel shonen, les stands permettent aussi de déployer des moyens de tromperie et de manipulation ! C’est là la force de Jojo, les affrontements sont toujours prétextes à montrer à quel point les héros sont rusés, intelligents pour comprendre et contourner les règles mises en place lors des combats.

Untel est capable de lire dans les pensées des gens, de transformer ses adversaires en matière visqueuse, de rembobiner le temps si son adversaire prononce tel mot, subtiliser des souvenirs spécifiques…

A chaque fois les règles sont tirés par le cheveux, je me dis que c’est stupide mais ca amène toujours des séquences mémorables et inédites en page et là je me dit plutôt… putain il a tout inventé en fait.

J’ai l’habitude de beaucoup me concentrer sur le fond, pour cette fois je dois reconnaître que Araki est le maître pour ce qui est de la forme d’un manga. Les histoires peuvent être compliquées, alambiquées ou sans grand intérêt, il arrive toujours à tenir le lecteur en haleine par quelque technique dont il a le secret.

Mais c’est stupide, pourquoi je regarde ça ?

Parce qu’il a développé ce qu’il appelle la voie royale du manga !

Cette capacité à capter l’attention du lecteur sur des objets familiers et à les transfigurer par les moyens du manga.

Araki par son talent a compris tous les bénéfices et spécificités du média, il a condensé, sublimé sa technique au fil des années pour obtenir un substrat d’ une pureté incomparable.

Tout d’abord il manie le suspense comme personne, il affirme avoir comme inspiration en la matière Hitchcock dont il a le livre d’entretien toujours à portée de main. De plus, le système de stand qu’il a développé a l’avantage de rendre l’invisible visible, utilisant ainsi son dessin au maximum de son potentiel.

On tourne les pages avec appétit, et l’impression qui s’en dégage n’est sans aucune comparaison avec un film ou anime… elle reste longtemps gravé en tête labellisé de ces mots en or : fantastique.

Structure sa narration sur ces quatre articulations :

Si on examine le déroulement des 10 premiers tomes et quelques, on voit bien que l’intrigue générale n’avance pas des masses. Mais tous les segments qui les composent sont tellement clairement construits autour d’une structure éprouvée d’introduction d’une situation, développement twist et résolution expliqué précédemment.

VISUALS

Ce qui frappe en premier, c’est la qualité graphique des mangas de Jojo qu’Araki à peaufiner des années durant ! Il y a 8 arcs au manga et on peut voir à quel point son style a évolué, s’est affiné et s’est clarifié au fil des saisons. 

Si original, si distinct, à la fois hyper réaliste et détaillé et tellement exagéré par les design et tellement manga dans l’esprit… mais surtout inimitable !

J’ai reproduit sur cette vidéo la version colorisé par son studio de Jojolion quand le manga lui même est publié initialement en noir et blanc, mais les couleurs expriment fidèlement cet univers fantasque et loufoque.

Tout dans Jojo est exagéré, décalé mais jamais gratuit. Les symboles portés sur les habits des personnages sont lourds de sens, les couleurs improbables expriment le caractère bizarre de chacun.

On sait que Araki est tout un gros fan de fashion magazines ! Tous les personnages sont des poseurs que ce soit en illustration ou sur les planches.

Il dit avoir puisé son inspiration dans les statues italiennes à l’occasion d’un voyage sur place et qu’il voulait imprimer cette impression de chair qui se tord à chacun de ses personnages, je trouve que l’effet est réussi en tout cas. Chaque volume sur le corps de ses perso est superbement dessiné, presque palpable de l’œil ! Les poses sont tellement expressives et impossibles à tenir en réalité, qu’elles marquent le lecteur et le propos de son auteur.

Araki est un maître, la richesse de son dessin et le fait qu’il le renouvelle sans cesse font que l’on a les yeux rivés dessus jusqu’à la fin des temps.

PERSONNAGES

Comment devient-on un Jojo ?

On peut dire qu’il y a une formule pour être un Jojo et pourtant il existe une infinité de combinaisons autour de ce modèle ce qui rend chaque nouvelle saison complètement distincte de la précédente.

Il faut d’abord avoir un cœur en or, c’est une affaire entendue.

Araki décrit ici toutes les caractéristiques qu’il attribue à un personnage principal et comment il le fait évoluer dans une histoire. Il lui fait toujours suivre un mouvement ascendant !

Josuke tient son héritage des Joestar pour sûr, il a tout d’abord la marque de naissance en forme d’étoile sur le bas de la nuque, un ridicule habit de marin assorti du chapeau qu’on ne le voit jamais quitter vu qu’il sort du champ de la case dès qu’il l’enlève ! 

Il manie le stand Soft and Wet qui propulse des bulles de savon qui sont capables de dérober un objet ou un attribut de tout ce qu’elles touchent !

Comme d’habitude, son design extrême et bigarré,  bourré de symboles sur son habit rappelle les précédents Jojo, il est juste…. unique. Personne d’autre que Araki n’est capable de s’en tirer avec un look pareil sur ses perso. Regardez moi ces lèvres vertes !

En termes de caractère, Josuke est vraiment bipolaire presque. Il a un côté charmant et innocent. Amnésique dès le début de l’histoire quand il se réveille tout nu avec deux paires de testicules O___o détail qui tue ! on a toujours l’impression qu’il découvre le monde et se comporte un peu comme un enfant. Sur d’autres aspects, il peut apparaître froid, sûr de lui et carrément arrogant.

Il est adopté par la famille Higashikata et elle le fait fréquemment tourner en bourrique et on voit à chaque occasion qu’il est capable de garder son sang froid avec un stoïcisme inégalé. Il passe régulièrement pour un candide mais je soupçonne qu’il se comporte ainsi face à Yasuho pour qui il a le béguin mais à chaque fois qu’il confronte un ennemi, il est toujours capable de tenir un double discours de manipulateur.

Mais bon, honnêtement, ce qui fait bouillir le cœur d’un jeune lecteur, c’est Josuke en face du danger, en face de la mort alors qu’il te sort son regard déterminé et perçant.

‘I want to move forward’ C’est ça aussi du Jojo !

Yasuho, j’aurais du mal à en parler. Araki est vraiment nul pour fabriquer des perso féminins. Je crois même que c’est une des rares romances que j’ai vu dans un Jojo et c’est ici très simpliste !

Cette fille est quand même bien courageuse avec tous les coups qu’elle prend, elle est l’une des principales sources d’information de Josuke pour faire avancer l’histoire notamment grâce à son stand Praisley Park qui est capable de trafiquer et manipuler tous les objets technologiques.

La panoplie de personnages secondaires est vraiment large. De toute façon, la seule chose qu’on puisse dire est qu’ils sont… bizarres et particulièrement tous abusés dans leur délire.

THRILLER

Ce qui marque dans Jojo c’est la gestion du suspense, insoutenable, on ne peut pas s’empêcher de tourner les pages frénétiquement. Araki dit s’être beaucoup inspiré de Hitchcock et ça se ressent à chacun de ses chapitres!

L’auteur a la fâcheuse habitude de prendre ses petits personnages au caractère et aux pouvoirs bien définis puis de les jeter dans des situations où on se dit que ce n’est pas possible de s’en sortir…

Toute la mise en scène est concentrée alors à resserrer l’étau sur le héros et fermer progressivement les solutions de s’enfuir, à tel point que Araki lui-même déclare qu’il ne sait pas parfois comment les tirer d ‘affaires au moment de dessiner ! et au climax de la tension, il sort de son chapeau les solutions les plus extravagantes, tout ça à la grande joie du lecteur soulagé !

C’est souvent complètement absurde, mais on a vite fait de le pardonner tellement on se sent content de voir les héros sortis de là !

Araki dans son centre de commandement avec des milliards de boutons est capable à n’importe quel moment d’appuyer sur un switch et basculer l’histoire dans des situations indétricotables sans crier gare au tournant d’une page !

Le pouvoir des stands tout d’abord, qui constitue toujours la partie sombre d’un personnage, est une ombre malveillante qui habite l’esprit du lecteur à chaque fois qu’un nouveau personnage apparaît dans le manga. Quel type de pouvoir est-ce ? Comment est-il capable de tout foutre en l’air ? Comment va t il défoncer le héros dans les pages qui vont suivre… car on est certain que tout va éclater dans les instants qui suivent la révélation d’un nouveau stand.

D’ailleurs Araki n’est jamais tendre avec ses héros, un moment de repos ne dure jamais plus d’une double page, et une menace sortie de derrière la porte est toujours là pour faire avancer l’histoire de manière hystérique.

Dès que la pression redescend, il sait comment donner un peu de grain à moudre au lecteur pour présager les événements à suivre ! La prise d’information peut ici prendre des formes inédites, comme savoir que untel a été en contact avec un fruit du démon en matérialisant les odeurs des objets qu’il a touché, ou mettre la main sur des documents confidentiels grâce au pouvoir de manipulation de la technologie de Yasuho, les éléments qui servent au foreshadowing, mécanique bien cher à Hitchcock, sont bombardés au lecteur par tous les moyens possibles !

Une de mes scènes favorites est la rencontre avec Jobin, le fils aîné des Higashikata. Josuke l’a coincé en jouant avec son arrogance et le défiant à son jeu favori le combat de scarabées et en le battant grâce au pouvoir de son stand.
Jobin n’en croit pas ses yeux car il a essayé de tricher avec son propre pouvoir sans en révéler la nature exacte. En cherchant à interroger Josuke sur ses véritables intentions, celui-ci est pris d’étranges palpitations. Il commence à suer avec profusion et on se dit que c’est à cause du stress puis se met à saigner du nez sans raison. On sait que Jobin tente de le faire plier avec son stand sans vraiment comprendre comment.

La scène où Josuke est sur les genoux en sang, et Jobin qui lui tend un paquet de mouchoir nonchalamment, est pour moi mythique. Josuke ne veut pas prendre le mouchoir car il sait qu’il risque d’activer le pouvoir de Jobin qui fait tout pour lui tirer les vers du nez ! mais il n’a aucune raison de lui refuser un geste aussi anodin en face des autres gens de la famille dans le risque de révéler qu’il en sait trop. Il est complètement coincé !

COMIQUE

Il y a le côté suspense mais il y a surtout le côté divertissement ! Jojo arrive toujours à équilibrer les passages de tension avec quelques moments de comédie franchement goldés 

L’un des running gag est que Josuke qui est amnésique a l’air d’être débarqué d’une autre planète. Toutes ses réactions par rapport à ce qui lui arrive dans la vie de tous les jours sont décalées, il dort sous un matelas, il mange comme un porc, et tient des raisonnement de gamin tant que ça ne concerne pas ce qu’il l’intéresse en premier lieu, sa quête d’identité et Yasuho !

Araki est capable de faire le grand écart quand il s’agit de dessiner les expressions de ses personnages. On pourrait croire qu’il a le coup de crayon un peu rigide avec ses dessins trop réalistes mais pas du tout, il sait aussi librement et naïvement relâcher son poignet et servir quelques dessins légers quand la situation le permet.

Le ton des personnages aussi varie énormément au sein d’une même scène et participe au côté décalé et bizarre de Jojo. On est constamment alerte et surpris de la tournure des événements, faut il pleurer rire, peu importe tant que ça nous fait tourner la page !

VIOLENCE

Les mangas de Jojo sont des mangas virils ! Ça se bastonne toujours, ça pète, ça éclabousse, ça fait froid dans le dos. Oui, une des choses qu’on retient c’est la violence exagérée à chaque détour de page, une violence graphique bien trash mais jamais vulgaire.

Encore une fois, Araki se démarque des autres mangas par son inventivité, sa maîtrise du sentiment d’effrois face au sang. Plus d’une fois j’ai senti un frisson de dégoût inédit, la violence vraiment crue représentée nous saute aux yeux tellement on ne s’y attend jamais.

Honnêtement, je trouve le procédé génial, en ayant cette réaction pratiquement viscérale de la douleur, en tant que lecteur, je me sens soudainement très très proche des perso, j’ai une empathie dans mon corps de la souffrance qu’ils endurent pour arriver à leur fin, je me sens étrangement… concerné !

Il y a du sang, mais c’est la partie facile de la violence. Il y a surtout un dessin fantastique ! Le dessin du corps qui se fait transpercer, qui se fait tordre, en particulier les parties sensibles comme les yeux, les lèvres ou autres qui se font agresser ! Cette représentation minutieuse fait à chaque fois mouche et est souvent plus symbolique que réelle. Les personnages dans les faits ne sont pas blessés dans leur chair mais ressentent une vive douleur dans leur corps et cela se traduit graphiquement de manière décuplée comme pour faire la connexion avec le lecteur !

REALISME

Araki explique qu’il prend un soin particulier à ce que le lecteur ne se dise jamais : ah mais non, je connais cet endroit, les trains ne ressemblent pas à ça, ou bien non ce n’est pas possible, cet appareil n’existait pas encore à cette date.  Il ne faut pas permettre à son public de sortir de l’œuvre à cause d’une incohérence de situation.

On voit à quel point c’est un maniaque et qu’il se documente beaucoup sur les sujets qu’il expose au point d’aller souvent voyager en personne dans les endroits qu’il décrit : l’Italie, les Etats Unis, certaines ville du Japon, en particulier pour avoir un sens des échelles de distance entre tel ou tel point.

Il est très pointilleux sur les environnements qu’il dessine, tous ses personnages sont placés dans un décor toujours pleins de vie, foisonnant de détails mais surtout, de détails qui ajoutent du sens à ce que le lecteur perçoit de prime abord. Quantité d’informations transparaissent à travers les objets qui sont placés dans la chambre d’un personnage. Tout est absolument cohérent avec l’intention de l’auteur et cela participe à ce sentiment d’immersion et de profondeur des univers de Araki !

Chaque stand fait référence à un morceau de musique emblématique, mais je ne suis pas assez versé en la matière pour commenter en profondeur…

Pour tous les fans de la série, Jojolion est en fait une recréation de la saison 4 de Jojo’s bizarre Adventure suite au reset de l’univers initié dans la saison 6. On peut ainsi s’étonner de voir que le héros est un mélange du personnage principal de la saison 4 ainsi que du grand méchant Kira dont hérite certain trait de caractère !

Plus drôle, Yasuho est l’alter égo de Koichi et imaginer Koichi tomber amoureux de Josuke est une idée bah vraiment bizarre encore une fois !

Show don’t tell

Ce qui donne du peps, ce qui intrigue et challenge l’intelligence du lecteur c’est la richesse de ce qui est proposé dans une image à la Araki.

A ce fameux adage : ‘show don’t tell’ connu de tous les techniciens de la narration, Araki en maîtrise toutes les subtilités et déploie la trame de son histoire avec une fluidité incroyable. Il bourre de détails ses scènes de petites actions d’apparence insignifiante, d’une multitude de nuances qui révèlent en vérité les véritables intentions des personnages.

Cette lecture à multiple couche oblige le lecteur à toujours être actif et se poser la question de pourquoi est ce que cela survient à ce moment précis !

Plutôt que de dire en face du lecteur certaines vérités sur les personnages, Araki s’applique à donner à voir les effets de cette réalité dans une mise en scène appropriée, le lecteur peut ainsi faire le chemin inverse assez facilement pour découvrir par lui-même le message caché ! On se sent doublement complice de l’intrigue que l’on suit avec une attention particulière.

Pire encore ici, dans Jojo, on sort régulièrement du cadre de l’ordinaire… des phénomène paranormaux comme les échanges d’équivalence entre deux corps rendus possibles par la terre de Morioh sont matérialisés dans une scène étrange où la soeur de Josuke enterre une orange et un citron cote à cote pour révéler que les pulpes sont mêlée en les coupant en deux, des personnages  à la limite de la sanité comme le gamin tsurugi est présenté en train de troquer des affaires intimes de Yasuho avec des figures d origami…Jobin le frère ainé est tout à la fois, menaçant, déterminé, jovial bref indescriptible.

Jojolion par l’épure qu’il propose par rapport aux précédentes saisons est vraiment le manga par excellence, le golden manga, le manga made in heaven, tant il utilise avec brio tous les avantages de ce média. Araki dit lui-même qu’il cherche à capturer en un dessin ‘un moment d’éternité’, bien loin de l’aspect éphémère d’un anime dont les images en quantité faramineuses  se succèdent sans arrêt et ne se gravent jamais dans la rétine.

Je ne peux qu’être d’accord, il est un des rares dont je me souviens avec exactitude de la force de certaines de ses pages tant elles m’ont marquées !

On peut parler de la beauté du dessin, mais je vais me concentrer sur l’originalité absolue de ce que propose Araki ! Sommes-nous en face d’un grand n’importe quoi ? en tout cas de trucs qu’on a jamais vu ailleurs… d’une imagination débridée d’un enfant hyperactif à qui on a pas pu confisquer les crayons de couleur ? en face d’un génie de la création, de la récréation ? On a entre les mains du Jojo, l’assurance de se prendre une baffe à chaque tour de poignet, d’ en prendre plein les mirettes, d’absorber dans sa petite cervelle un univers de possibilités complètement nouveau… Oui, je suis à ce point fan de Jojolion !

Il faut voir le rapport totalement libre avec la réalité que maintient le manga : un objet quelconque comme une scie peut prendre vie à n’importe quel moment, Les onomatopées qui appartiennent au champ lexical du manga peuvent tenir un rôle offensif lors des combats ! Les notions abstraites comme des mots ou des souvenirs prennent une forme palpable grâce aux pouvoirs des stands, le héros peut être attaquer par des feuilles mortes, par une moto qui peut surgir de n’importe quelle porte qui s’ouvre, des châtaignes peuvent soudainement paraître meurtrière si leurs propriété venaient à changer en pire, le pouvoir si ridicule de rendre le visage des gens indiscernable peut prendre une tournure dramatique dans les mains d’un pervers malicieux…

La voie royale du manga est un long chemin semé d’embûches. Jojolion est le résultat de 30 années d’expérience et de savoir-faire. A la base il y a des personnages attachants qu’on jette dans une intrigue et un monde construit autour d’une logique cohérente. Le lecteur est alors captivé par les mystères successifs qui articulent la quête du héros. Par sa bravoure et son intelligence, il nous transporte toujours vers l’avant, inspirant son lecteur à demander encore plus de ce qu’il est possible de faire dans cette vie.

Araki, t’es un maître, merci !